Nouvelle exposition "On n'enferme pas la lumière" par AILO

On n’enferme pas la lumière au musée des mœurs et coutumes d’Espalion, une création signée AILO.

Découvrez la nouvelle exposition en cette saison 2025, au musée départemental des mœurs et coutumes d’Espalion qui ouvre ses portes à l’art contemporain. 

Il y présente une création in situ imaginée par Anna-Eva Berge et Fabrice Leroux, de l’entité artistique AILO. Après plusieurs mois à s’imprégner du lieu si particulier qui offre aujourd’hui un écrin au musée – une ancienne maison d’arrêt –, les deux artistes ont conçu une installation unique inaugurée le 16 mai 2025.

AILO (prononcer hello), qui signifie Atelier d’immersion lumineuse et obscure, est un collectif à géométrie variable selon les projets. On n’enferme pas la lumière est le fruit des recherches communes d’Anna-Eva Berge, plasticienne, danseuse et anciennement comédienne, et de Fabrice Leroux, créateur d’univers sonores.

Anna-Eva Berge explore la dimension physique et spatiale d’un site. De ses expérimentations, elle crée différents types d’installations aux inflexions géométriques. L’effet produit par la lumière artificielle et la diffraction de celle-ci est un de ses axes de recherche. Elle a travaillé au sein de monuments historiques prestigieux : l’abbaye royale de Fontevraud (2021), le château de Tarascon (2017), les galeries souterraines (Cryptoportiques) qui soutiennent l’esplanade du forum d’Arles (2024). Géométrie(s) spatiale(s), Géométrie augmentée, Diffraction, Réel réinventé… chacune des œuvres qu’elle déploie met en scène lumière et ombres, bousculant la perception sensorielle du spectateur, ouvrant à une réalité différente.

Fabrice Leroux est lui aussi un homme de théâtre et d’art. Membre d’AILO depuis les débuts, il conçoit des ambiances sonores. Il effectue par ailleurs ses propres recherches artistiques, explorant la complexité humaine, les rapports à l’identité, à la vie et à la mort. Cette année, il a exposé au Centre d’art contemporain d’Aubagne (Les Pénitents noirs du 21 mars au 5 avril 2025). 

La lumière peut-elle naître de l’obscurité d’une cellule ?

Aujourd’hui, c’est au sein du musée des mœurs et coutumes que le duo invite le public à venir contempler un ballet d’ondes lumineuses et sonores.

Au centre du pavillon central de l’ancienne prison, là où un prêtre célébrait autrefois la messe dominicale, un autel de lumière accueille désormais le visiteur. Une vague géométrique de miroirs le recouvre en partie, permettant à la coursive et à la lanterne centrale de se refléter dedans. Sur les côtés, des fentes de lumière permettent d’observer ce qui se passe à l’intérieur de l’œuvre, en écho aux gestes des détenus du siècle dernier.

Traversés par la lumière naturelle, les 144 carreaux de la lanterne composent une grille de lumière. Les deux artistes sont intervenus à 15 mètres de hauteur sur chacun de ces carreaux pour y appliquer un filtre, atténuant la vivacité des rayons du soleil. Le quadrillage lumineux qui se déplace d’est en ouest sur les murs blancs se prête maintenant au geste artistique et devient partie prenante de l’œuvre. 

Cette installation est amplifiée par une création sonore de Fabrice Leroux, inspirée des anciens sons de la prison – les bruits des clés et des serrures – qui rythmaient le quotidien des détenus. Le visiteur est ainsi enveloppé d’une ambiance lumineuse et sonore, apte à le transporter dans un autre espace/temps.

Une création cinétique aux impalpables barreaux

Sur la coursive, quatre constructions lumineuses et motorisées créent des effets optiques supplémentaires à la surface des grands murs blancs du bâtiment. 

Les structures miroitantes de l’étage et celles de l’autel se donnent aussi rendez-vous sous la coursive. Jeux d’ombres et réflexions lumineuses s’y croisent et se superposent un instant, recréant le rythme visuel dans l’enfilade de consoles qui soutiennent la coursive.

Au sous-sol du musée, enfin, une installation lumineuse convie le visiteur à s’interroger sur la question du temps. 

Tour à tour prison pendant 89 ans, lieu de vie et de travail de la famille Mercier pendant 46 ans, musée ethnographique depuis 1986, ce beau bâtiment situé au cœur d’Espalion se fait aujourd’hui lieu d’expérimentation artistique.

L’exposition y sera visible jusqu’au 31 octobre 2025, accompagnée tout au long de la saison d’évènements, de visites guidées et d’ateliers variés, pour les petits comme pour les grands.

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