La collection textile : un cas particulier

Dès 2012, lors de l’étude pour préparer le transfert des réserves, il est apparu nécessaire de séparer le chantier des collections textiles du chantier de transfert et traitement principal réalisé en 2014 (ethnographie essentiellement, mais aussi beaux-arts).

La spécifité de la collection textile

La nature et la fragilité des collections textiles exigeaient :

  • un prestataire spécialisé, un conservateur-restaurateur spécialité textile habilité pour travailler sur des collections « musée de France » ;
  • des espaces de traitement vastes et propres ;
  • un traitement de désinsectisation différencié : une anoxie dynamique en lieu et place de la fumigation.

Les objectifs s’inscrivaient dans la même logique générale que le chantier principal : il s’agissait d’une première phase de remise à niveau, de traitement de collections jusqu’alors négligées, articulée selon les étapes suivantes :

  • un traitement de désinsectisation ;
  • un dépoussiérage dit « élémentaire » ;
  • un reconditionnement pérenne : boîtes en polypropylène, carton neutre, papier de soie, etc. ;
  • un marquage visible et adapté : étiquette Tyvek accrochée ou ruban coton écru fixé par deux points ;
  • une base de données documentaire permettant l’identification de la pièce et de son état ;
  • des prises de vues documentaires ;
  • une bonne accessibilité aux collections ;
  • la localisation des objets dans les réserves de Flavin.

Le candidat retenu

Le candidat retenu pour mener à bien ce chantier a été la Villa Rosemaine à Toulon (Var), un Centre d’étude et de diffusion du patrimoine textile.

Villa Rosemaine propose une programmation d’expositions, stages et conférences et possède, depuis 2012, un atelier de conservation préventive et de restauration de textiles et costumes anciens. Situé dans le cœur du centre-ville de Toulon, cet atelier est dirigé par une restauratrice diplômée (Master de restauration de biens culturels option textile).

http://villa-rosemaine.com/

Le déroulement du chantier

- Phase 1 : enlèvement des collections.

Les collections ont été pointées et préparées pour le transport et l’anoxie pendant 3 jours fin novembre 2014

- Phase 2 : traitement de désinsectisation par privation d’oxygène pendant trois semaines (anoxie dynamique) par l’entreprise « 3PA » à La Croix-en-Touraine (Indre-et-Loire).

- Phase 3 : traitement des collections à l’atelier de la Villa Rosemaine, à Toulon, de janvier à mai 2015.

Deux restauratrices textiles, Eléonore Richer et Céline Clouet, habilitées « musée de France », ont traité une moyenne de 250 pièces textiles par semaine : dépoussiérage, marquage, renseignement de la base documentaire, prise des vues et conditionnement.

- La phase 4 a été consacrée à la rédaction du rapport et la finalisation du dossier documentaire.

Quelques chiffres du chantier

3 911 biens textiles traités

268 contenants (48,5 m3)

Quelques exemples de la collection textile du Musée du Rouergue

- La pièce la plus ancienne de la collection textile : un fragment de tissu médiéval en lin trouvé dans une cheminée du Moyen Âge dans la tour du château de Galinières (Pierrefiche-d’Olt).

- Des collections très sensibles à la lumière : une robe fin XIXe s. en soie, fragilisée par les plis de stockage et décolorée par son exposition à la lumière

Des collections qui témoignent de la vie quotidienne en Aveyron : 91 chemises de nuit blanches de femme en coton ou en chanvre, 11 blouses de travail, 22 draps ou pièces de drap.

Quelques pièces remarquables : des robes Second Empire, des mantelets ornés de perles de jais, des cols en dentelle.

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