Samedi 16 et dimanche 17 septembre à 16h30, l’espace archéologique de Montrozier vous propose une rencontre avec Henri Cosquer, plongeur et scaphandrier inventeur de la célèbre grotte ornée marseillaise, et Thierry Félix, enseignant-chercheur et préhistorien, spécialiste de l’expression graphique paléolithique
Avec plus de 200 figures peintes ou gravées, la grotte Cosquer est l’une des plus riches d’Europe.
Seule grotte ornée sous-marine connue au monde, avec une entrée à 37 mètres de profondeur dans les Calanques, elle n’est accessible qu’aux plongeurs expérimentés
UNE DÉCOUVERTE EN FORME D’AVENTURE…
Scaphandrier, instructeur de plongée, Henri Cosquer consacre une partie de son temps libre à explorer le littoral du parc national des Calanques à Marseille, un massif riche en grottes émergées et immergées.
Lorsqu’en 1985, il s’engage dans le trou qui mène à la grotte, il prend de gros risques. Il doit passer par un goulot en prenant garde de ne pas provoquer le décollement des sédiments : si trop de particules se dispersent, la visibilité devient nulle. Quand, après avoir slalomé dans des passages parfois étroits, il débouche enfin sur une cavité non engloutie, il enlève son détendeur sans savoir si l’air y est respirable…
Lors de cette première fois au cœur de la grotte, il ne voit aucun vestige archéologique. Il n’en est pas moins déjà subjugué par les lieux : il se trouve dans un jardin minéral, un écrin scintillant de stalactites et de stalagmites aux mille nuances d’ocres, de blancs, de gris et de noir, autour d’une eau bleue et cristalline
UNE GROTTE AUX PEINTURES RARISSIMES….
Il y retourne plusieurs fois, seul ou accompagné, et c’est ainsi que, plongée après plongée, la grotte, constituée de plusieurs salles sur 2 000 m², révèle tous ses secrets : d’abord une main, puis d’autres, puis tout un bestiaire d’une incroyable variété !
Les Hommes y ont laissé des centaines de figures, peintes ou gravées. Une partie a été effacée par des milliers d’années de montée des eaux, mais il reste des chevaux, des bisons, des aurochs, des bouquetins, des cerfs, des antilopes saïga, des oiseaux – un bestiaire typique du Paléolithique. On y trouve aussi une tête de félin, un ours, deux mégacéros et… deux phoques et trois pingouins ! La présence de ces animaux marins, totalement absents des autres grottes connues de cette période, stupéfie les spécialistes de l’art pariétal
Elle s’explique pourtant : il y a 20 000 ans, en pleine ère glaciaire, la grotte se trouvait dans une steppe froide, à 20 km d’une mer dont le niveau était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui.
… BIENTÔT ENGLOUTIE
Lorsqu’Henri Cosquer découvre cette grotte, il y subsiste 65 mains, en positif ou en négatif, 135 représentations animales, ainsi que des vestiges archéologiques à même le sol (foyers, charbons, silex…), le tout préservé par des conditions physico-chimiques très particulières.
Dans le contexte du dérèglement climatique en cours, les peintures sont condamnées. L’inaccessibilité des lieux et cette perspective motivent la création d’une réplique dans les sous-sols de la Villa Méditerranée, à proximité immédiate du Mucem. Restituant avec fidélité l’ambiance irréelle de la caverne, cette copie est ouverte au public depuis juin 2022.
Henri Cosquer et Thierry Félix démarreront la conférence par la diffusion d'un petit film. Ils évoqueront ensuite la découverte de la caverne et les controverses scientifiques qui ont suivi, son décor pariétal exceptionnel et sa place dans l’univers des grottes ornées. Ils aborderont enfin la problématique de sa conservation et sa reproduction, qui a déjà accueilli près d’un million de visiteurs.
Ils dédicaceront leurs ouvrages de 14h à 18h
Réservation conseillée
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